Un peut d’histoire …
Le bras du Couasnon qui passe à Beaufort-en-Vallée est chargé d’histoire. Probablement aménagé de la main de l’homme à l’aube du deuxième millénaire, pour détourner vers Beaufort, une partie des eaux du Couasnon qui coule à moins de 2 kilomètres au nord (Gée) et offrir un exutoire aux marais alentours, il verra l’implantation d’un moulin aux alentours du 12ème siècle et d’un lavoir autour de 1871, le long de l’actuelle rue de la tannerie (à proximité du collège).
Le moulin cessera de fonctionner aux alentours de 1926, suite à plusieurs incendies.
Le lavoir fut abandonné et comblé vers 1970, contraint d’un côté par une usine qui se construit et, de l’autre côté, par le Couasnon sur lequel des travaux hydrauliques sont réalisés (élargissement du lit).
En concertation avec les riverains, le SMBAA va restaurer le Couasnon à Beaufort-en-Vallée en septembre 2021. Ce projet s’inscrit dans le cadre du Contrat Territorial Eau du bassin de l’Authion (programme de travaux qui vise à améliorer l’état écologique des cours d’eau). Les travaux concernent la portion de cours d’eau qui se trouvent le long du Collège et en aval immédiat de la passerelle en bois du secteur des marais.
Les préoccupations environnementales conduisent en effet les collectivités en charge de la compétence GEMA (Gestion des Milieux Aquatiques), à retrouver des cours d’eau plus vivant et plus diversifiés, tout en tenant compte des usages. Les cours d’eau nous rendent de précieux services (recharge des nappes qui peuvent être sollicités pour satisfaire certains usages, autoépuration de l’eau qu’il transporte, réservoir de biodiversité, …) et il est donc important qu’ils soient en bon état pour assurer pleinement leurs fonctionnalités.
Les problématiques observées sur le Couasnon …
Le tracé et la forme (uniforme) du Couasnon actuel ne lui permettent pas d’assurer son bon fonctionnement écologique et un développement d’une faune et d’une flore diversifiés …
Le Couasnon le long du Collège
Le Couasnon à l’aval de la passerelle du secteur des Marais
Si le Couasnon est un cours d’eau de plaine, et qu’il est donc normal d’observer des écoulements calmes avec ponctuellement des dépôts localisés de vases, son tracé rectiligne et sa sur-largeur, couplés aux débits faibles l’été (quelques dizaines de litres par seconde), ont tendance à favoriser la stagnation de l’eau et à accentuer les dépôts de sédiments (envasement). Le cours d’eau va en effet chercher à réduire sa largeur de lui-même en déposant des sédiments, pour retrouver un lit plus petit et adapté à son débit. Ce lit colmaté et peu diversifié au niveau des écoulements et des hauteurs d’eau s’avère au final peu favorable aux espèces aquatiques et au processus d’auto-épuration de l’eau.
Les berges abruptes et/ou artificielles ne facilitent également pas le développement de la végétation en pied qui pourrait maintenir les berges, filtrer les pollutions et offrir des habitats. Les berges abruptes peuvent également être sensibles au phénomène d’érosion. Le pied de berge peut dans certaines configurations être sapé ce qui conduit à l’éboulement de la partie supérieure et à l’élargissement du cours d’eau. Les matériaux effondrés se trouvent alors mobilisés et contribuent à accentuer l’envasement du cours d’eau sur certaines zones où la pente est faible.
Enfin, quelques ouvrages hydrauliques (clapet, radiers de ponts) ont tendance à gêner les déplacements de certaines espèces aquatiques et à favoriser également le dépôt de sédiments en amont de leur implantation.
Les travaux prévus début septembre consisteront à lui redonner un aspect plus naturel et dynamique.
Les grandes lignes du projet de restauration du Couasnon
- Un clapet, abaissé depuis de nombreuses années et présentant encore une légère chute d’eau susceptible de gêner les déplacements de certaines espèces aquatiques, sera retiré. Son enlèvement sera compensé par l’installation de quelques radiers (rampes en granulats) en amont pour maintenir approximativement les mêmes hauteurs d’eau, tout en diversifiant ponctuellement les écoulements, les hauteurs d’eau et les habitats aquatiques.
- Plusieurs banquettes (demi-ovale constitué en pied de berge à l’aide de terre) seront mise en place, pour recréer un lit plus petit de 3 à 6 m, dans le lit trop large (9 à 12 m). Ce nouveau lit appelé «lit d’étiage » servira pour les faibles débits et permettra de redynamiser le cours d’eau. En période de hautes eaux (l’hiver), les banquettes seront submergées afin de ne pas aggraver le risque de crues. Ces banquettes seront également placées de manière alternée pour lui redonner en même temps un peu de sinuosité et végétalisées. Elles pourront accessoirement faciliter l’entretien du mur de soutènement de la rue de la tannerie dans lequel de nombreux arbustes, susceptibles de déchausser les pierres, poussent.
- La pente des berges sera ponctuellement adoucie notamment au niveau du secteur Montbeaume et de l’Epinay de manière à améliorer l’aspect paysager.
- Le terrassement des berges nécessitera au préalable une coupe à blanc des acacias actuellement présents qui ont un caractère envahissant et concurrencent les espèces adaptées à la vie en bordure du cours d’eau. Une perturbation temporaire de l’aspect paysager est donc à prévoir le temps que des plantations se développent . Une fois implantée, cette végétation participera à fournir de l’ombrage au Couasnon, épurer l’eau, tenir les berges grâces aux racines.
- Les vestiges du lavoir encore présents seront conservés pour rappeler l’histoire du site.